CANICULE D'AOUT 2003

 

Dossier mis en ligne le 12/10/03 - Sources : Météo-France, Wetterzentrale

 

 

Niveau : débutant / initié

Durée de lecture estimée : 15 min

1 - L'ETE DE TOUS LES RECORDS...

L'été 2003 aura été d'une manière globale le plus chaud que l'on a jamais connu en France, du moins depuis que l'on fait des mesures de températures normalisées, c'est-à-dire depuis environ 1945 pour la plupart des stations météorologiques.

Entre le 1er juin et le 15 août, les températures ont été partout très supérieures aux normales d'environ 2 à 3°C en moyenne, avec notamment 3 pics bien marqués, l'un en juin, l'autre à la mi-juillet, et le troisième, d'une ampleur exceptionnelle, début août.

La canicule du mois d'août aura été non seulement exceptionnelle par sa durée (2 semaines) mais aussi par son intensité (températures supérieures à 40°C dans 15% des stations), et par son étendue (les records absolus de températures maximales ont été battus dans 40% des stations).

Des températures supérieures à 40°C ont donc été observées dans 15% des stations, y compris en Bretagne et en Alsace, ce qui n’était encore jamais arrivé depuis le début des mesures de température.

Voici les principales stations où les températures maximales ont dépassé 40°C sur la période du 1er au 15 août 2003 (source Météo-France) :

Département
Commune
Tx sur la période
Record
Vaucluse
Orange
42,6°C
battu
Gironde
La Teste-de-Buch
42,0°C
battu
Aude
Carcassonne
41,9°C
battu
Lot
Gourdon
41,8°C
battu
Vaucluse
Carpentras
41,4°C
battu
Tarn
Albi
41,4°C
battu
Loir-et-Cher
Romorantin
41,2°C
battu
Landes
Mont-de-Marsan
41,2°C
42,5°C
Yonne
Auxerre
41,1°C
battu
Dordogne
Bergerac
41,1°C
battu
Drôme
Montélimar
41,1°C
battu
Var
Le Luc
41,0°C
battu
Lot-et-Garonne
Agen
40,9°C
41,0°C
Gers
Auch
40,9°C
battu
Haut-Rhin
Colmar
40,9°C
battu
Gironde
Bordeaux Mérignac
40,7°C
battu
Pyrénées-Atlantiques
Biarritz
40,6°C
battu
Aube
Troyes
40,6°C
battu
Sarthe
Le Mans
40,5°C
battu
Gard
Nîmes Courbessac
40,5°C
battu
Haute-Garonne
Toulouse Francazal
40,5°C
battu
Haute-Marne
Saint-Dizier
40,4°C
battu
Ain
Ambérieu
40,3°C
battu
Haute-Garonne
Toulouse Blagnac
40,3°C
battu
Morbihan
Saint-Avé
40,2°C
battu
Saône-et-Loire
Saint-Yan
40,2°C
battu
Indre
Châteauroux
40,1°C
battu
Deux-Sèvres
Niort
40,1°C
battu
Val-de-Marne
Paris Orly
40,0°C
battu

Le record absolu de l'épisode, concernant les stations principales, est donc pour Orange avec 42,6°C, qui par conséquent ne bat pas le record national de Toulouse Cugnaux du 8 août 1923 de 44,0°C (un record établi cependant avec des conditions de mesures différentes). Cependant, on notera une valeur de 43,1°C à Décize dans la Nièvre, et que les 44°C de Toulouse ont bien été dépassés d'un petit dixième dans le Gard à Saint-Christol-les-Alès et à Conqueyrac avec 44,1°C (stations Météo-France du réseau secondaire).

Voici maintenant les principales stations où les températures maximales ont dépassé 35°C sur la période du 1er au 15 août 2003 (source Météo-France) :

Département
Commune
Tx sur la période
Record
Cher
Bourges
39,9°C
battu
Rhône
Lyon Saint-Exupéry
39,9°C
battu
Saône-et-Loire
Mâcon
39,8°C
battu
Indre-et-Loire
Tours
39,8°C
battu
Pyrénées Atlantiques
Pau
39,7°C
39,9°C
Mayenne
Laval
39,6°C
battu
Eure-et-Loir
Chartres
39,6°C
battu
Charente
Cognac
39,6°C
battu
Vienne
Poitiers
39,6°C
battu
Isère
Grenoble Saint-Geoirs
39,5°C
battu
Moselle
Metz Frescaty
39,5°C
égalé
Ille-et-Vilaine
Rennes
39,5°C
battu
Ille-et-Vilaine
Dinard
39,4°C
battu
Côte-d'Or
Dijon
39,3°C
battu
Meurthe-et-Moselle
Nancy Essey
39,3°C
battu
Marne
Reims
39,3°C
battu
Loire-Atlantique
Nantes
39,2°C
battu
Nièvre
Nevers
39,2°C
battu
Yvelines
Trappes
39,1°C
battu
Haut-Rhin
Bâle-Mulhouse
39,1°C
battu
Oise
Beauvais
39,0°C
battu
Val d'Oise
Paris Roissy
39,0°C
battu
Calvados
Caen
38,9°C
battu
Seine-et-Marne
Melun
38,9°C
battu
Savoie
Chambéry
38,8°C
battu
Vendée
La Roche-sur-Yon
38,7°C
battu
Ariège
Saint-Girons
38,6°C
battu
Orne
Alençon
38,5°C
battu
Bas-Rhin
Strasbourg Entzheim
38,5°C
battu
Yvelines
Villacoublay
38,5°C
battu
Creuse
Guéret
38,5°C
battu
Loire-Atlantique
Saint-Nazaire
38,4°C
battu
Eure
Evreux
38,4°C
battu
Meurthe-et-Moselle
Nancy Ochey
38,4°C
battu
Maine-et-Loire
Angers
38,3°C
battu
Nord
Cambrai
38,2°C
battu
Charente-Maritime
La Rochelle
38,2°C
battu
Pyrénées-Orientales
Perpignan
38,2°C
38,7°C
Seine-Maritime
Rouen
38,1°C
battu
Côtes-d'Armor
Saint-Brieuc
38,1°C
battu
Vosges
Epinal
38,0°C
battu
Haute-Corse
Bastia
37,9°C
38,3°C
Aisne
Saint-Quentin
37,9°C
battu
Cantal
Aurillac
37,7°C
battu
Bouches-du-Rhône
Marseille Marignane
37,7°C
39,2°C
Morbihan
Lorient
37,5°C
battu
Vienne
Limoges
37,2°C
battu
Corse-du-Sud
Ajaccio
37,0°C
39,5°C
Ardennes
Charleville-Mézières
37,0°C
battu
Savoie
Bourg-Saint-Maurice
36,7°C
battu
Nord
Lille Lesquin
36,6°C
battu
Hautes-Alpes
Embrun
36,0°C
battu
Var
Saint-Mandrier-sur-mer
35,5°C
battu
Finistère
Landivisiau
35,1°C
battu
Alpes-Maritimes
Nice
35,0°C
35,8°C

Comme pour le tableau précédent, on constate que rares sont les stations n'ayant pas battu leur record absolu.

Voici les cartes de températures maximales établies par Météo-France les 4, 5, 6, 7, 10 et 12 août :

Tx 4/8/03
Tx 5/8/03
Tx 6/8/03
Tx 7/8/03
Tx 10/8/03
Tx 12/8/03

Les températures supérieures à 40°C sont apparues dès le 3 août puis se sont généralisées dans le Sud-Ouest le 4, avant de gagner le centre et le Sud-Est du pays par la suite. Pour le Nord et le Nord-Ouest, de Saint-Brieuc à Lille en passant par Paris, les journées des 5 et 6 août sont les plus chaudes. Pour l'Est, de Colmar à Orange, en passant par Lyon, c'est les 12 et 13 août que la plupart des records sont tombés, ultimes journées de températures supérieures à 40°C.

Concernant les températures minimales, moins de records ont été battus, mais en moyenne sur l'été, l'écart par rapport à la normale (3,5°C) a été plus important que pour les maximales (2°C).

Parmi les records de températures minimales les plus chaudes, on retiendra surtout celui de la nuit du 10 au 11 août sur la capitale, avec 25,5°C. En 130 ans de mesure, jamais une température minimale aussi chaude n'avait encore été relevée à Paris. Elle est due d'une part à l'accumulation de chaleur des 10 jours précédents dans la ville, et d'autre part à des passages nuageux au cours de la nuit qui ont limité la baisse de température car empêché à la chaleur de s'évacuer de manière significative par rayonnement.

Ci-dessous la courbe des températures enregistrées à Paris Montsouris du 6 au 11 août 2003 par Météo-France (heure locale = heure UTC + 2h) :

D'un point de vue européen, si on enlève l'Andalousie en Espagne, c'est en France que l'on a observé le plus de nombre de jours avec une température supérieure à 40°C, et notamment à Auxerre avec 8 jours consécutifs !

 

2 - POURQUOI CETTE CANICULE ?

En analysant les cartes (du modèle numérique américain GFS) de géopotentiel à 500 hPa (= altitude en mètres géopotentiels de la surface d'égale pression 500 hPa, en moyenne 5500 m) et du champ de pression mer, on constate la mise en place entre le 1er et le 4 août de ce qu'on appelle en météo un blocage.

G500 et Pmer
le 1/8/03
G500 et Pmer
le 2/8/03
G500 et Pmer
le 3/8/03
G500 et Pmer
le 4/8/03
G500 et Pmer
le 5/8/03
G500 et Pmer
le 6/8/03
G500 et Pmer
le 7/8/03
G500 et Pmer
le 8/8/03
G500 et Pmer
le 9/8/03
G500 et Pmer
le 10/8/03
G500 et Pmer
le 11/8/03
G500 et Pmer
le 12/8/03
G500 et Pmer
le 13/8/03
G500 et Pmer
le 14/8/03
G500 et Pmer
le 15/8/03

Plus la couleur est rouge, plus l'altitude de la surface 500 hPa est élevée et plus l'air est chaud à cette altitude. C'est comme une cloche (ou une montagne, par analogie avec les cartes de relief) qui s'est formée au-dessus de l'Europe occidentale, empêchant le passage de toute perturbation. Associé à ce blocage chaud d'altitude, un anticyclone s'étale en surface avec des pressions autour de 1020 à 1025 hPa.
Le phénomène de blocage est bien connu en météo et il s'est produit à plusieurs reprises depuis le début de l'année 2003, responsable pour une grande part de la sécheresse dans le pays. Celui-là durera une quinzaine de jours avant de s'affaisser. Les raisons d'une telle succession de blocages et d'une telle persistance de celui-ci sont encore inconnues.

En regardant maintenant les cartes de température au niveau de la surface 850 hPa (environ 1500 m), on constate que des masses d'air chaud subtropical avec une température proche de 25°C remontent d'Afrique vers la France via l'Espagne et le Maroc dans un flux de sud-ouest.
De plus, la plongée d'un thalweg (= axe de basses pressions) sur l'Atlantique accentue ces remontées d'air chaud à partir du 6 août, et notamment les 12 et 13, par effet de "balancier".
Généralement, on constate en été par temps anticyclonique que la température de surface est égale à environ 15 degrés de plus que la température à 850 hPa.

T850 le 1/8/03
T850 le 2/8/03
T850 le 3/8/03
T850 le 4/8/03
T850 le 5/8/03
T850 le 6/8/03
T850 le 7/8/03
T850 le 8/8/03
T850 le 9/8/03
T850 le 10/8/03
T850 le 11/8/03
T850 le 12/8/03
T850 le 13/8/03
T850 le 14/8/03
T850 le 15/8/03

 

3 - LA CANICULE ETAIT-ELLE PREVUE ?

La réponse est : oui. Le blocage (et donc la canicule) était annoncé par les modèles numériques de prévisions une semaine plus tôt, mais à ce moment là, rien ne permettait encore de dire quelle en serait l'ampleur et la durée.

C'est 3 jours avant, c'est-à-dire le vendredi 1er août, que les prévisionnistes commencent à prendre conscience qu'un nouvel épisode de forte canicule va toucher le pays, ce qui conduit Météo-France à publier un premier communiqué de presse, alors disponible sur son site internet http://www.meteo.fr :

"UNE NOUVELLE VAGUE DE CHALEUR S'INSTALLE AUJOURD'HUI PAR LE SUD, ELLE ENVELOPPERA L'ENSEMBLE DE LA FRANCE CE WEEK-END ET SE MAINTIENDRA PLUSIEURS JOURS SUR LA MAJEURE PARTIE DU PAYS. IL N'EST PAS PREVU D'EPISODES PLUVIEUX SIGNIFICATIFS AU COURS DE LA SEMAINE PROCHAINE ; EN CONSEQUENCE, L'ETAT DE SECHERESSE PERSISTERA SUR LES REGIONS DEJA CONCERNEES."

Puis le jeudi 7 août, au vu des nombreux records déjà battus et de la persistance prévue de la canicule pendant encore plusieurs jours, Météo-France émet un second communiqué beaucoup plus alarmant :

" L'AIR TRES CHAUD, QUI S'EST INSTALLE SUR LA FRANCE, SE MAINTIENDRA DURANT LES SEPT PROCHAINS JOURS (JUSQU'AU JEUDI 14 AOUT). MISES A PART LES REGIONS LITTORALES, OU LES TEMPERATURES PEUVENT S'ABAISSER LOCALEMENT DU FAIT DES BRISES MARINES, DES TEMPERATURES TRES ELEVEES CONTINUERONT A REGNER SUR LE PAYS. LES TEMPERATURES MINIMALES SERONT, SUR DE NOMBREUSES REGIONS, VOISINES OU SUPERIEURES A 20 DEGRES, ATTEIGNANT LOCALEMENT 24 OU 25 DEGRES. LES TEMPERATURES MAXIMALES S'ELEVERONT ELLES JUSQUE 36 A 40 DEGRES. LA PERSISTANCE DE CETTE SITUATION, QUI CONJUGUE TEMPERATURES MINIMALES ET MAXIMALES ELEVEES, EST EXCEPTIONNELLE ET CONSTITUE UN RISQUE SANITAIRE POUR LES PERSONNES SENSIBLES (PERSONNES AGEES, PERSONNES MALADES, ET NOURRISSONS).

PAR AILLEURS, MEME SI DES ORAGES D'ETE ISOLES SONT PREVUS, NOTAMMENT SUR LE RELIEF, IL N'EST PAS PREVU D'EPISODE PLUVIEUX SIGNIFICATIF SUR LE PAYS; EN CONSEQUENCE L'ETAT DE SECHERESSE PERSISTERA SUR LES NOMBREUSES REGIONS DEJA CONCERNEES.
LES ORAGES D'ETE SONT TOUJOURS SUSCEPTIBLES DE PRESENTER UN CARACTERE VIOLENT : DANGER ELECTRIQUE, GRELE, FORTES PLUIES SUR DE COURTES PERIODES, ETC... "


Officiellement, il sera reconnu que Météo-France a été le premier organisme à s'inquiéter des risques sanitaires dus à la canicule pour les personnes sensibles, ce qui n'est théoriquement pas son rôle premier.

Enfin, le mercredi 13 août, dernier communiqué pour annoncer la fin de la vague de chaleur :

"LE THERMOMETRE QUI AFFICHE DES TEMPERATURES CANICULAIRES DEPUIS CE DEBUT DE MOIS D'AOUT, VA ACCUSER A PARTIR DE JEUDI UNE BAISSE SENSIBLE SUR L'ENSEMBLE DE LA FRANCE, COMME ANNONCE EN DEBUT DE SEMAINE. JUSQU'A DIMANCHE LES REGIONS QUI BENEFICIERONT LE PLUS DE CETTE BAISSE SONT : LES DEPARTEMENTS DU NORD DE LA FRANCE AVEC DES TEMPERATURES MAXIMALES VOISINES DE 25 C, AINSI QUE TOUTE LA FACADE ATLANTIQUE OU LES TEMPERATURES RESTERONT ENTRE 25 ET 28 C. SUR LE RESTE DU PAYS LES TEMPERATURES MAXIMALES PLAFONNERONT ENTRE 28 ET 32 C DU NORD AU SUD, AVEC QUELQUES POINTES PROCHES DE 35 C SUR LE SUD-EST, CE QUI SE SITUE ENCORE AU DESSUS DES NORMALES SAISONNIERES.

CETTE BAISSE RELATIVE DES TEMPERATURES S'ACCOMPAGNERA D'UNE RECRUDESCENCE DES ORAGES QUI, CONTRAIREMENT A CES DERNIERS JOURS, NE SE LIMITERONT PLUS AUX RELIEFS MAIS S'ETENDRONT AUX REGIONS DE PLAINE A COMPTER DE JEUDI SOIR ET DURANT L'ENSEMBLE DU WEEK-END.

CES ORAGES D'ETE SONT TOUJOURS SUCEPTIBLES DE PRESENTER UN CARACTERE VIOLENT : DANGER ELECTRIQUE, GRELE, RAFALES DE VENT, QUANTITES IMPORTANTES DE PRECIPITATIONS SUR DE COURTES PERIODES. SUR LES SOLS ACTUELLEMENT TRES SECS LES EAUX RUISSELLENT ET DES COULEES DE BOUE SONT POSSIBLES EN FONCTION DU RELIEF. (...)"


Ces communiqués ont été largement repris par les médias et la presse, mais cela n'a malheureusement pas suffi à protéger les personnes à risque.
Cependant, certains se sont interrogés sur le fait que la canicule n'ait pas été indiquée sur la carte de vigilance. Seuls 5 types de phénomènes météo sont pris en compte sur la carte de vigilance : les orages, le vent, la pluie, la neige et/ou le verglas, et les avalanches. De plus, la carte est établie pour une durée de 24h à compter de son émission (ordre de grandeur de prévisibilité de ces phénomènes). Etant donné que les phénomènes de canicule ou de vague de froid sont prévisibles plusieurs jours à l'avance, il serait difficile de les inclure sur la carte de vigilance.

Du côté des prévisions saisonnières, il a été dit que la canicule avait pû être prévue par Météo-France 3 mois à l'avance. C'est à la fois vrai et faux. Sur 4 modèles numériques de prévisions saisonnières utilisés, deux d'entre eux seulement (dont le modèle français Arpège-Climat) prévoyaient au mois de mai un été plus chaud que la normale. Cette diversité traduit le fait que les prévisions saisonnières sont encore très aléatoires et dépendent de beaucoup trop de facteurs pour être fiables. Il faut prendre du recul et analyser ces prévisions sur plusieurs dizaines d'années pour pouvoir en tirer quelque chose.

Enfin, la plupart des médias en recherche de sensationnalisme se sont emparés de la canicule en déclarant ouvertement que c'était une conséquence directe du réchauffement climatique. En réalité, la plupart des scientifiques sont prudents sur ce sujet car ils disent que l'on ne dispose pas de suffisamment de recul sur les données climatiques...
Cependant, selon un rapport de l'OMM (Organisation Météorologique Mondiale) en 2001, le nombre de phénomènes extrêmes (cyclones, tempêtes, canicule, sécheresse, orages, inondations...) a été 2 fois plus important dans la décennie 1991-2000 que durant tout le XXe siècle, à l'échelle mondiale. De plus, c'est durant cette décennie que l'augmentation de la température moyenne du globe a été la plus significative.
Autrement dit, le réchauffement climatique planétaire dû à l'activité humaine est un fait, et il est certainement responsable en grande partie des phénomènes violents à répétition de ces dernières années ; des phénomènes violents qui deviendront plus fréquents au fil des années à venir selon certaines hypothèses...

 

4 - DES CONSEQUENCES DRAMATIQUES...

On le sait maintenant, la canicule en France a fait environ 15.000 victimes, essentiellement des personnes âgées, alors qu'il y en a eu environ 10 fois moins en Espagne et en Italie, et encore moins en Allemagne, où la vague de chaleur s'est avérée tout de même moins forte.

De nombreux animaux ont également souffert. La canicule, couplée à la sécheresse, a engendré de graves conséquences aussi sur la nature, avec des arbres qui en ont perdu leurs branches ou leurs feuilles pour cause de déshydratation, des sols arrides et de l'herbe jaunie, des rivières et des cours d'eau à sec, et des incendies de forêt dramatiques dans le Sud-Est au moindre souffle de vent avec des milliers d'hectares partis en fumée... Avec une isotherme 0°C remontant à plus de 5500m, même les neiges "éternelles" alpines ont fondu...

Les pics de pollution à l'ozone ont été légion durant cette première quainzaine d'août, avec de nombreux records de forte concentration battus aux abords des grandes agglomérations. On est également passé à la limite de la catastrophe chez EDF. Les centrales nucléaires ne pouvaient plus tourner à plein régime à cause de l'eau des rivières et des fleuves devenue trop chaude et ne permettant plus de refroidir correctement les réacteurs... Encore quelques jours de canicule supplémentaires et c'était la coupure d'électricité générale quasi-garantie !

Des conséquences néfastes également sur l'économie et surtout sur l'agriculture, première victime en général des phénomènes climatiques extrêmes.

Pour aller plus loin, voici quelques liens :
- article du Monde,
- bilan de Météo-France,
- quelques notions sur la canicule, par Météo-France.

Webmestre : Julien | Dernière mise à jour le 15/10/03 13:19 | © Meteonew 2003 - Tous droits réservés
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